mercredi 30 mars 2011

Sortie au théâtre * Gif-sur-Yvette : L'encens et le goudron

Vendredi 18 mars 2011
année mondial de la chimie
semaine du cerveau

Après la représentation théâtrale L'encens et le goudron, les élèves de 4ème1 ont été investis du rôle de journalistes, critiques de spectacle, par leur professeur de Français, Mme Devilleneuve.
Voici un « patchwork » de leurs productions (les auteurs se reconnaîtront à leurs initiales entre parenthèses) composant l'article de presse « idéal » - de toute évidence aussi, la correction de ce devoir maison.

Avec les élèves de la classe de 4ème2 et cinq professeurs-accompagnateurs, Mmes Bensalha, Courtois, Creuze, M. Roy et Bordeaux, nous, les élèves de 4ème1, sommes allés à la salle de spectacle « La Terrasse », à Gif, le vendredi 18 mars 2011, pour voir un spectacle olfactif L'encens et le goudron. Cette pièce de théâtre a eu lieu car 2011 est l'année de la chimie et cette semaine, celle du cerveau. (L.B.)

Nous sommes partis à pied du collège de la Guyonnerie, vers 14 heures. Nous avons contourné le bassin de retenue. L'allure était rapide car la tête de colonne d'élèves dont je faisais partie était composée des marcheurs les plus entrainés (qui rentrent souvent à pied du collège). Étaient relégués à la fin les marcheurs du dimanche et autres randonneurs occasionnels. (P.J.) Il faisait beau, les oiseaux chantaient, les bourgeons des arbres commençaient à éclore. Certain(e)s s'étaient regroupé(e)s entre ami(e)s pour discuter, rire, écouter de la musique.. Nous avons traversé le marché de Gif, désert. Nous avons parcouru tout le centre de Gif, passant devant la boulangerie qui sentait extrêmement bon le pain chaud, la poissonnerie qui sentait les crustacés et rappelait la mer. Nous sommes enfin arrivés au théâtre de la Terrasse, en face du CNRS (P.J.)

Nous n'étions pas les seuls : une autre classe d'un lycée était déjà installée dans cette salle, assez grande, très lumineuse, aux sièges rouges et confortables. Il y avait une odeur semblable à celle d'un hôpital (L.Da.) Un scientifique, Roland Salesse -que j'avais déjà eu l'occasion de voir à « la K'fet des Sciences »-, spécialiste de la chimie des odeurs et chercheur à l'INRA, nous a annoncé qu'à l'aide d'un « miracle » technologique, nous sentirions différentes odeurs durant la représentation.(L.D'O.), que la troupe de théâtre s 'appelait « le TIR et la lyre », l'auteur-comédienne, Violaine de Carné, la musicienne, Véronica Soboljevski... Puis, l'obscurité s'est faite, les rideaux se levèrent sans bruit, la scène s'est éclairée lentement. En arrière-plan, il y avait deux grands panneaux, plus ou moins ressemblant aux murs d'une bibliothèque usée (une mémoire fatiguée?), à une grande porte, aux couleurs beiges ou sombres. Devant, à gauche, se dressait une très grande statue, avec un corps énorme et une tête sans visage, noire et minuscule (Guillaume?) et à côté, un petit lit-cage à roulette que la comédienne faisait tourner tout en parlant. Dessus étaient posés un parapluie, un béret et une veste. Le costume de Violette était celui de tous les jours et à sa droite, sur une petite estrade, se trouvait une violoncelliste. La comédienne interprète tous les rôles de la pièce. Le rôle principal est celui de Violette, qui attend que son amoureux, Guillaume, sorte du coma. Un jour, elle quitte sa chambre d'hôpital et va rencontrer, par hasard, des personnages malades qui font partie de la chorale de l'hôpital, dirigée par une soignante. L'image de cette femme est projetée en film sur le panneau de droite et elle dialogue avec Violette pour lui présenter : Abou qui a été frappé sur la tête parce qu'il défendait un ivrogne, Rachid qui a eu un accident de mobylette en livrant des pizzas, Bérangère atteinte de la maladie d'Alzheimer, Gloria qui a eu un AVC...(V.L.). La comédienne passe donc d'un rôle à l'autre en changeant d'accessoires, en levant le bras droit pour Abou (peut-être pour dire qu'il est grand), en adoptant des particularités de langage. Ils vont se lier d'amitié avec Violette. Enfin, le dernier rôle de la comédienne est celui du Général du Cerveau, qui apparaît uniquement dans le noir et quand la violoncelliste met une lampe frontale. Il explique les problèmes de Guillaume et le fonctionnement du cerveau, grâce aussi à des images projetées sur les panneaux du fond. Un jour, Violette qui avait faim épluche une orange près de Guillaume ; les narines de celui-ci bougèrent et elle comprit que cette odeur réveillait ses sens. Elle se rappela alors que Guillaume n'aimait pas l'odeur des mandarines qui lui évoquait un triste souvenir d'enfance : il avait l'habitude de les éplucher sur le rebord de sa fenêtre et un jour, il a vu le voisin du 7ème étage jeter son chien, qui sans doute l'énervait, par la fenêtre. Pour lui, c'était « la noirceur du monde » (B.L.). 
Violette rapporte de chez elle de l'encens, souvenir d'un voyage heureux ensemble, mais Guillaume reste sans réaction. Elle en déduit tristement que peut-être, il ne l'aime plus. Ensuite, elle se prend à ce jeu, et rapporte des sacs en plastique contenant toutes les odeurs qu'elle a pu trouver. C'est pour les spectateurs l'occasion de sentir l'orange, l'encens, le goudron, ... qui évoquent à chaque personnage des souvenirs différents. Ils réussissent à s'exprimer correctement pour raconter le souvenir auquel ils pensent. Enfin, Violette en a assez d'attendre la sortie de coma de Guillaume. Elle s'énerve contre lui. Gloria sort de dessous le lit, calme Violette en lui disant que si Guillaume ne peut plus exprimer son amour, elle le fera à sa place. Elle lui offre un bouquet de fleurs et quitte la scène. A ce moment, toute la salle fut parfumée à la fleur d'oranger. (L.D. + C.F. + T.D. + G.G. + T.L. + P.S. + I.P. + B.H.)

Après, nous avons participé à un débat animé par le scientifique qui nous avait accueillis et la comédienne. Ils nous ont d'abord reproché d'avoir été très bruyant pendant le spectacle, ce qui était vrai pour certains d'entre nous, mais pas tous. (M.B.). Ils nous ont aidés à identifier les différentes odeurs qui avaient été diffusées dans la salle.
Nos questions portaient sur le fonctionnement du cerveau et le spectacle.
Nous savons maintenant que les « récepteurs à odeurs » se trouvent à l'intérieur et en haut de notre nez, entre nos deux yeux. Certaines personnes sont plus sensibles que d'autres à certaines odeurs. Le cerveau est partagé en deux hémisphères : le gauche qui commande à tout le côté droit de notre corps et le droit au côté gauche. En vieillissant, on pouvait perdre l'odorat et les bébés dans le ventre de leur maman sentent les odeurs qui circulent dans son sang. Certaines odeurs sont agréables pour les uns, désagréables pour d'autres; leur appréciation est donc subjective.
La comédienne nous a expliqué qu'elle avait passé huit mois dans un hôpital de Paris, avec des malades victimes de troubles du cerveau. Elle leur rend hommage et espère mieux faire comprendre aux spectateurs ces problèmes handicapants. (I.P. + L.T. + P.S.)
Ce spectacle était difficile à comprendre au début, car la comédienne interprétait si bien les personnages qui avaient des déficiences mentales que c'était étrange. De plus, on ne savait pas bien si les personnages étaient avec Violette ou sortaient de son imagination. Ils étaient nombreux, présentés dans un temps très court. Ce spectacle n'était pas drôle, même plutôt triste, plutôt compliqué par rapport à nos notions sur le cerveau, ce qui n'a pas passionné certains de nous.
Mais, en fait, la comédienne jouait très bien ses sept rôles. La violoncelliste était aussi douée et j'ai trouvé les morceaux de musique en belle harmonie avec les scènes. L'idée de mettre en scène des odeurs était très originale. Beaucoup ont apprécié mais certains, étant éloignés, ne sentaient pas grand'chose, même rien.
Le débat qui suivait a bien permis de préciser ce qui était en jeu dans la pièce de théâtre et il était très instructif. (I.J + T.L. + I.P.)

Violaine De Carné
Remerciements à Violaine De Carné et à toute son équipe.
Roland Salesse
Remerciements à Roland Salesse et au CNRS.